mercredi 25 novembre 2009

Samedi 12 août 1944, Saint Emiland fut victime du terrorisme nazi, click ici pour lire toute l'histoire
Affaire de la collaboration et des miliciens gestapistes, prêts à tout pour terroriser la population et soumettre nos villages à la force de l’occupant nazi, à l’oppression et à la terreur comme ils avaient l’habitude de faire dans nos régions.
C’est le milicien autunois bien connu, Joseph GRESSARD, arrêté en juillet 1943 par la Feldgendarmerie à Autun pour trafic de tickets d’alimentation et envoyé travailler en Allemagne que 3 mois plus tard et avec une fausse permission il se trouvait à nouveau à Autun où il faisait liaison avec STUCKLICK qui l’embrigadait dans la Gestapo.
GRESSARD, qui se trouvant en panne de moto le 8 août lors de son passage à Saint Emiland paisible village de notre bourgogne, décide, en collaboration avec ses supérieures, les S.S. STUCKLICK, KRUGER, VERFURTH et GOLDBERG de mettre à sac Saint Emiland par le fait des lettres de dénonciation dont il disait en disposer. En plus d’une éventuelle liste, GRESSARD et ses acolytes avaient à leur service un outil de renseignements pernicieux mais terriblement efficace, la délation.
Une opération de répression est décidée pour le 12 août sous l’autorité de l’Obersturmbanführer le S.S. KRUGER.
Dès 6h du matin, Saint Emiland se trouvait encerclé d’une soixantaine de soldats armés jusqu’aux dents et accompagnés des chiens très agressifs, interdisant tout mouvement de la population, même de passage, faisant voler en éclat portes et fenêtres à leurs passage, rassemblant la population et leur intimant l’ordre de s’assoir par terre contre le mur d’une salle de bistrot.
Il est 10 h du matin, la mise à sac orchestré par Krüger va bon train. Les hommes de l’Europe nouvelle s’empiffrent, boivent et remplissent les véhicules de butin. Les interrogations, les bousculades et les menaces sont suivies par l’incendie qui commence, chaque maison à son tour est mise à feux, les soldats s’enivrent, tuent les animaux et agressent et intimident la population, créant la panique générale, comme dit encore Madame Lieudenot, « …On pensait qu’ils allaient nous bruler sur place et que notre fin était arrivée… ».
GRESSARD insulte les otages, passant de la menace aux coups et à l’ironie. L’alcool et le vin l’excitent de plus en plus, personne ne réagit, des exécutions ont été déclenchées pour bien moins que ça. A midi il y a une relative accalmie, mais vers 14 heures le sac reprend de plus belle. Des soldats arrivent devant certaines maisons, les vident de leur contenu et les incendient à l’aide de grenades incendiaires jetées sur des bottes de paille. Les granges, les appentis, tout brûle, le feu est mis à la boulangerie de Jean Marie LACOUR, au garage BEAUFUME à la maison du bourrelier MEULEY, chez BOISSEAU, chez CORNON, etc.…
Le soir même, après une journée qui restera gravée à jamais dans la mémoire de la population, 27 personnes dont 19 personnes du village étaient prises en otage et transportées à la prison de Chalon sur Saône. Détenus en cellules pendant deux semaines avec le minimum vital et dans l’attente de poursuivre leur chemin de captivité en direction de Ravensbrück comme tant d’autres.
Seul un jeune du village, Guy RIOLLOT, terminera sa vie à 19 ans dans la prison de Chalon, mort pour la France, victime du terrorisme nazi.
La désolation fut grande au retour de prison des otages et à la vision apocalyptique d’un village en ruines, des maisons pillées, ruinées, brulées…. Mais la solidarité se manifestait comme étant la valeur vitale du moment.
Ce n’est que le 31 mars 1945 que le journal, Le patriote du Morvan, publie le procès de GRESSARD et sa condamnation à mort. C’est fini ! La justice vient de rendre son arrêt contre celui qui, pendant des longs mois, a trahi, terrorisé et endeuillé toute une région qui n’avait eu, cependant que la volonté de rester français. Le 10 mai 1945 à 5h55 la sentence fut exécutée au stand de Chalon sur Saône. GRESSARD venait d’expié ses crimes monstrueux.
Saint Emiland comme Oradour-sur-Glane ou Maillé « ne pourra jamais oublier les atrocités qui ont été commises » par des SS en 1944, à seulement quelque jours de la libération de Paris.
Notre Président, Nicolas Sarkozy a souhaité « que chaque année, au moment où nous fêtons la libération de Paris, nous ayons une pensée pour Maillé », car « c’est en se souvenant d’événements comme ceux qui se sont produits ici que nos enfants sauront où est leur devoir moral, où est le devoir moral de la France.